
Le Musée
Le musée des Beaux-Arts de Carcassonne propose des expositions temporaires des plus variées et des plus originales. Après l’incroyable rétrospective dédiée à l’artiste contemporain pluridisciplinaire Philippe SHANGTI, c’est maintenant à l’art, parfois oublié, de la tapisserie d’être mis en lumière.

Tradition millénaire, déjà évoquée par Homère avec la figure de la fileuse Pénélope, cette expression, longtemps considérée comme un artisanat connut ses heures de gloire à l’époque médiévale. Nous avons tous à l’esprit la tapisserie de Bayeux ou la délicate tapisserie Dame à la licorne.
Il est fascinant d’essayer de comprendre pourquoi “les artistes d’après-guerre” s’emparent à leur tour de cet art “arachnéen”?

Les années d’après-guerre sont riches d’expérimentations. Comme pour palier à l’austérité créatrice des années noires, les artistes seront extrêmement prolifiques et s’orienteront vers des chemins divers, parfois inattendus. La vision de l’art de cette époque n’est plus dictée par la suprématie des arts majeurs comme la sculpture et la peinture.
Contexte artistique :
L’entre deux guerres a vu naître les théories dadaïstes de Duchamp et sa volonté de libérer l’art de son carcan disciplinaire. N’oublions pas également que les arts décoratifs ont aussi une place de choix dans la création depuis le début du XXème siècle. Souvenons nous de l’engouement suscité par les œuvres d’Emile Gallé ou d’autres représentants de l’Art Nouveau. Enfin, le développement de industrialisation rendra l’art plus accessible, moins “élitiste” car produit en série. Le mouvement De Stijl impulsé par Theo Van Doesburg aux Pays-Bas expose une idée “d’art global” dans laquelle les objets les plus quotidiens auraient leur place en tant qu’œuvre.

Héritiers de toutes ces tendances et conceptions nouvelles, les artistes d’après-guerre expérimenteront de nombreuses techniques et supports parmi lesquels la tapisserie. Pourquoi ce choix ? La tapisserie permet la création monumentale. De grands formats qui exaltent la matière et la résonance des couleurs..
L’exposition présente 26 œuvres regroupées en trois sections distinctes.
Section 1
La première section met en exergue “les formes, rythmes et couleurs”. Vous serez hypnotisé par les créations optiques de Vasarely et son abstraction géométrique. De même, Sonia Delaunay vous séduira grâce à ses rythmés colorées et son traitement original de la matière.

Section 2
Dans la seconde section, un travail différent est évoqué. Le geste est ici au centre de la création. La tapisserie devient le support de l’expression du corps comme le suggèrent Hans Hartung ou encore Raoul Ubac.
Section 3
Enfin, la troisième et dernière section de l’exposition se veut plus axée sur la figuration. Cette expression est alors poétique et narrative comme l’expriment magistralement Juan Miró, le Corbusier ou encore Marcel Gromaire avec son esthétique réaliste qui rappelle le design de nos jeux vidéos actuels ou encore des vitraux médiévaux.

Une fois de plus, le musée des Beaux-Arts de Carcassonne, offre, par le biais de cette exposition, un accès à des travaux inédits qui raviront les amateurs d’art comme les néophytes.
Si vous souhaitez découvrir ces œuvres, rendez-vous au musée avant le 19 Mars 2022 !
Article rédigé par Anna Philippe, photographies : Julien Gendron
Informations pratiques :
Musée des Beaux-Arts de Carcassonne, 15 Boulevard Camille Pelletan 11 000 CARCASSONNE.
04.68.77.73.70 ou musee@mairie-carcassonne.fr
Entrée libre
Horaires d’ouverture :
- Du 1er octobre au 31 mars : mardi au samedi de 9h45 à 12h30 et de 13h30 à 18h15 (fermé le lundi)
Ouvert le 1er dimanche du mois de 14h à 17h - Du 1er avril au 30 septembre :
Tous les jours (7j/7j) de 9h45 à 12h30 et de 13h30 à 18h15
Fermé les jours fériés sauf le lundi de Pâques et le 15 août